Récit

Cannabis Social Clubs : huit mois avec sursis pour le chantre du chanvre

Le tribunal correctionnel de Tours condamne assez lourdement Dominique Broc, le porte-parole national du mouvement. Qui annonce qu'il continuera de planter et de consommer du cannabis.
par Willy Le Devin
publié le 18 avril 2013 à 17h03

Huit mois de prison avec sursis et 2 500 euros d'amende. C'est la peine relativement lourde prononcée cet après-midi par le tribunal correctionnel de Tours à l'encontre du porte-parole national des Cannabis Social Clubs, Dominique Broc. Celui-ci comparaissait pour «usage, détention, et provocation à l'usage de cannabis» et «soustraction à prélèvement ADN», après que la police a saisi à son domicile, le 21 février, 126 plants et 26 grammes de marijuana.

Lors de l'audience, Broc avait reconnu les faits de but en blanc. Surtout, il a tenté de politiser les débats, se posant, par la voix de son avocat Philippe Baron, en désobéisseur civil. Devant une nuée de journalistes, Broc a déclaré vouloir inscrire la libre consommation du cannabis dans la droite ligne de la légalisation de l'avortement ou de la conquête des droits civiques aux Etats-Unis. A 44 ans, ce jardinier de profession est un très vieux militant de la cause puisqu'il avait déjà été condamné en 1990 à 18 mois de prison pour possession de 3 kilos de marijuana. Aujourd'hui, il s'oppose au gouvernement en revendiquant un usage «régulé» et «encadré» du cannabis.

«Mon arrestation est bête et méchante»

«Mon arrestation est bête et méchante», avait-il clamé mi-février après 48 heures de garde à vue, «nous produisons nous-mêmes le cannabis que l'on consomme pour ne pas recourir au marché noir. Au lieu de nous faire la chasse, Manuel Valls devrait s'occuper des mafias qui prospèrent avec le trafic de drogue. Nous entendons aussi peser dans le débat sur la réduction des risques, notamment chez les adolescents, en prônant l'absorption du cannabis par vaporisateur. Cela permet de se préserver de la combustion nocive générée par le pétard.»

Nonobstant la peine qui vient d'être prononcée, Broc a d'ores-et-déjà fait savoir qu'il ferait appel et qu'il continuerait à planter et consommer du cannabis. Actuellement, la France compterait entre 400 et 500 Cannabis Social Clubs. Une quinzaine d'entre-eux se sont déclarés officiellement en préfecture risquant de se voir opposer une procédure en dissolution.

A lire aussi : Notre portrait de Dominique Broc.

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