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Grand Angle

Pays-Bas : Le haschich marocain s’invite à la Chambre basse

Le trafic et la commercialisation du cannabis marocain aux Pays-Bas sont actuellement étudiés par les partis politiques néerlandais. Plusieurs propositions ont été faites, l’une d’elle serait d’en discuter avec le Maroc pour réglementer le marché.

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Le débat a été lancé il y a quelques semaines. Le Pays-Bas, un des premiers pays à avoir dépénalisé la consommation de cannabis, souhaite règlementer davantage ce marché. En effet, plusieurs voix se sont élevées pour exiger l’éradication du marché clandestin, particularité du haschich marocain, qui transite en Europe de manière illégale en nourrisant les mafias dirigeantes de ce circuit.

Pour ce faire, l’une des premières idées proposées par des parlementaires serait de mettre en place une réglementation pour l’approvisionnement de plusieurs municipalités en cannabis. L’initiatrice de ce projet, Vera Alida Bergkamp, du parti politique Démocrate 66, explique que «ce test auquel prendront part les coffee shops, aspire à avoir plus de contrôle sur la qualité [du cannabis, ndlr] proposée, mais surtout à ne plus autoriser les trafics criminels», rapporte la chaîne de télévision NOS.

Concurrencer le cannabis marocain

De son côté, Kathalijne Buitenweg, membre de la Gauche verte néerlandaise, affirme que c’est tout de même un «scénario improbable» de voir les coffee shop se débarrasser du haschich marocain. Une idée largement partagée par les professionnels du secteur, qui affirment que la quantité et la qualité du cannabis marocain «n’ont pas d’égal».

Dans ce sens, d’autres ont à leur tour évoqué la possibilité de produire un cannabis néerlandais susceptible de concurrencer le cannabis marocain. Une proposition formulée par le maire de Breda, Paul Depla, selon qui «les Pays-Bas sont malheureusement très bons dans la fabrication de toutes sortes de drogues, sauf ce haschich».

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Ces propositions ont leurs limites, selon les professionnels du secteur, qui ne voient pas comment concurrencer le plus grand producteur avantagé par un climat unique, lui permettant de développer cette culture. De plus, pour Joachim Helms, président et porte-parole de l’Association des détenteurs de coffee shop dans le pays, le cannabis local «ne réussira jamais à égaler le hash marocain... C’est comme vouloir produire du vin français aux Pays-Bas». 

Un accord avec le Maroc ?

Plus loin encore, certains proposent de réglementer et de légaliser l’importation du haschich marocain. Une utopie que Martin Jelsma, directeur de recherche à l’Institut transnational de recherche et de plaidoyer (TNI), défend par la possibilité d’une «consultation attentive entre le Maroc et les Pays-Bas». Une option qui, selon lui, pourrait se confronter «à de nombreux obstacles juridiques, mais qui est tout de même nécessaire».

Cependant, cette proposition est plutôt utopique, vu la législation marocaine en la matière. Il y a quelques années, associations et partis politiques avaient défendu l’idée d’une possible réglementation de la culture de cannabis au Maroc. Mais il semble que le sujet a vite été écarté du débat public.

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